À propos de l’ADREQ (CSD) Chaudière-Appalaches

Histoire de L’ADREQ-CSD Chaudière-Appalaches

L’affiliation des ADREQ

De nouveaux horizons pour les ressources

L’adoption en juin dernier du projet de loi 49 a déjà commencé à changer le quotidien des ressources responsables de familles d’accueil, mais surtout elle leur offre la perspective d’un avenir plus prometteur. Avec la mise en place d’un nouveau cadre législatif, elles ont pris conscience des limites d’action, d’intervention de l’organisme qui jusque là les représentaient, ainsi que de la nécessité de s’affilier à une organisation syndicale capable de faire valoir leurs droits et de négocier pour elles une entente collective.

Lorsque les associations des familles d’accueil ont joint les rangs de la Fédération des familles du Québec, c’était dans l’espoir de trouver une solution à leurs problèmes et une ferme représentation auprès du gouvernement. Au début, elles pensaient vraiment que cela leur permettrait d’aller plus loin. Mais c’était une erreur.

Les associations étaient également aux prises avec un très sérieux problème d’interprétation du guide des dispositions financières. Selon les régions, les établissements et même selon les intervenants, une même disposition pouvait être interprétée d’une manière complètement différente. Il était grand temps pour elles de mettre fin aux nombreuses disparités qui existent d’un centre jeunesse, d’un établissement à un autre et d’établir des règles qui s’appliqueront à toutes les familles d’accueil, peu importe l’endroit où elles sont.

C’est cette insatisfaction qui pousse Christiane Cloutier, aujourd’hui présidente de l’ADREQ (CSD) – Saguenay-Lac-St-Jean et les membres du conseil d’administration de l’association qu’elle présidait jusqu’en 2009, à agir. « Notre conseil d’administration était très inquiet quant à la défense des droits de nos membres. Il fallait faire quelque chose, la fédération n’était pas pour nous une option valable, nous avons donc pris contact avec les centrales syndicales pour avoir de l’information sur ce qu’elles avaient à nous offrir. Seule la CSD a répondu à notre appel. Quand les représentants de la centrale, Serge Tremblay et Paul Côté, sont venus nous rencontrer le 8 juillet 2009, on les a mitraillés de questions pendant tout un après-midi. Ils avaient en main tous les documents nécessaires et ce sont même eux qui nous ont appris que le projet de loi 49 avait été adopté en juin 2009. Ils ont répondu à toutes nos questions avec beaucoup de franchise et fait preuve d’une grande transparence. Ils nous ont convaincus, pour nous, c’était clair, c’était la CSD. »

La Centrale des syndicats démocratiques (CSD) s’impose aussi très vite comme le choix le plus logique pour Diane Thomas, présidente de l’ADREQ (CSD) – Chaudière-Appalaches, et les membres de son conseil d’administration. L’affiliation à la CSD du Regroupement des ressources résidentielles adultes du Québec (RESSAQ), qui réunit des ressources qui prennent soin de personnes adultes présentant des handicaps multiples, a pesé dans la balance. « Plus que les autres centrales syndicales, la CSD pouvait nous comprendre, nous guider. L’expertise qu’elle a développée avec le RESSAQ – CSD allait nous être utile, car elle savait quels étaient les besoins des ressources et comment y répondre tout en respectant leurs aspirations. Dès notre première rencontre avec des représentants de la centrale, nous avons senti que nous pouvions leur faire confiance, ils se sont montrés vraiment préoccupés par la situation des ressources, par le peu de moyens dont nous disposions pour nous faire entendre. La décision a été facile à prendre », note-t-elle.

Suzie LeHouillier, présidente de l’ADREQ (CSD) – Montréal, et les membres de l’association en poste, estiment que la CSD était le meilleur choix qui s’offrait aux ressources. Elle reconnaît qu’au début, les ressources ne voulaient pas du chapeau syndical, elles étaient réfractaires à l’idée de s’affilier à une centrale syndicale, c’est un pas qu’elles ne pensaient jamais franchir.

« C’était l’inconnu. Il fallait prendre le temps d’expliquer les avantages à se syndiquer. Tranquillement, les perceptions négatives et les préjugés qu’elles avaient à l’égard des syndicats ont fini par tomber. La plupart des ressources ne savent pas comment revendiquer leurs droits, elles ignorent même quels sont leurs droits. Avec l’adoption du projet de loi 49, nous avons la possibilité, avec l’aide de la CSD, de négocier une entente collective, de faire reconnaître notre travail, car il faut le dire entre nous et à l’ensemble de la population, c’est un travail que nous faisons, pas du bénévolat », insiste-t-elle.

J’ai fait partie de l’Association des familles d’accueil de Montréal-Batshaw pendant une dizaine d’années et sept ans comme présidente », explique Robin Ouellette, présidente de l’ADREQ (CSD) – Montréal-Batshaw jusqu’en mai 2010. « Notre conseil d’administration a trouvé une solution à ses problèmes quand il a rencontré la CSD. Une de nos principales préoccupations était d’obtenir de l’aide et du support pour défendre nos membres lors de litiges avec l’administration. Certaines familles d’accueil ont vécu de réels traumatismes. Je les écoutais, je leur tenais la main et je leur disais qu’avec le temps, elles finiraient par se remettre de cette épreuve… Mais je trouvais que ce n’était pas assez et surtout que les familles d’accueil étaient bafouées, qu’on abusait d’elles. Nous nous sommes affiliés à la CSD parce que nous voulions nous assurer que nos familles d’accueil soient mieux défendues et qu’elles aient enfin accès à des droits dont elles ont trop longtemps été privées. »

L’affiliation de leur ADREQ à la CSD a enlevé un poids des épaules des ressources de la région du Saguenay-Lac-St-Jean. « Nous pouvons maintenant nous tenir debout, nous savons qu’il y a quelqu’un derrière nous, qui nous supporte, nous aide, c’est merveilleux, enthousiasmant de nous sentir appuyées de la sorte. C’est fini le temps où nous devions nous débrouiller seules, face aux centres jeunesse et aux établissements, qui faisaient la loi, qui agissaient comme bon leur semble », fait remarquer Christiane Cloutier. Depuis douze ans, elle s’investit sans relâche dans la défense des ressources.

Diane Thomas, à l’œuvre au sein de son association depuis trois ans, n’a eu aucune difficulté à présenter, avec l’aide de son équipe, la CSD aux quelque 300 ressources de sa région et à obtenir leur appui. « S’affilier à la CSD, c’est pour moi une forme de tutorat. La crédibilité de la centrale n’est plus à faire, elle a l’expertise et la compétence voulues pour négocier pour nous et avec nous des conditions de travail équitables, justes et adaptées à notre réalité. Elle s’est aussi engagée à respecter notre autonomie, à ne pas intervenir dans les affaires internes de l’association. C’est important pour nous d’avoir et de conserver cette marge de manœuvre. »

L’accès à de nombreux services mis à leur disposition par la CSD permet également aux ADREQ CSD d’assainir les relations des familles d’accueil avec certains centres jeunesse, et avec certains intervenants et intervenantes. « Plusieurs familles d’accueil ont été fermées sans raison valable, parfois même sans aucune justification. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas, grâce aux services fournis par la CSD, les familles d’accueil peuvent, quand les choses tournent mal, se faire entendre et obtenir justice », fait remarquer Christiane Cloutier.

Robin Ouellette sait que l’adoption du projet de loi 49 n’est que le début du processus de libération des familles d’accueil. « Les intervenants des établissements ne pourront plus se comporter comme si nos maisons leur appartenaient, pas plus qu’ils ne pourront remettre en question notre autorité devant nos enfants. Le travail que nous ferons avec la CSD après la signature de notre entente collective est crucial car nos familles d’accueil doivent prendre conscience que cette nouvelle loi leur a donné de nouveaux droits qu’elles peuvent maintenant exercer. Le temps où l’on nous traitait comme des ressources jetables ou négligeables est bel et bien terminé. »

« De notre côté, souligne Diane Thomas, c’est parce que nous avions déjà une bonne relation avec notre Centre jeunesse, une relation que nous souhaitions à tout prix sauvegarder, que nous nous sommes affiliées à la CSD. Nous savions que son approche fondamentalement démocratique, que la façon de travailler et l’attitude de ses conseillers ne mettrait pas en péril cette relation, ce qui n’écarte pas la nécessité pour nous d’obtenir une première entente collective. Cela nous aidera dans l’exercice de notre travail. » Ce à quoi Suzie LeHouillier acquiesce.

« C’est un outil dont nous avons absolument besoin et qui répond à nos aspirations. Avec une entente collective, nous espérons qu’il y aura moins de flou, d’interprétation et d’arbitraire. Les conditions de travail seront écrites noir sur blanc et elles seront les mêmes pour toutes les familles d’accueil. Ce sera plus facile de les faire appliquer », concluent-elles d’un commun accord.

Au-delà de conditions de travail équitables, exemptes de favoritisme, qu’elles réclament de concert avec la CSD, les ressources sont convaincues que l’affiliation de leur association régionale à la centrale leur permettra de participer activement à la consolidation et au développement du réseau des familles d’accueil dans une perspective humaniste, plutôt que suivant une simple logique comptable ou corporatiste.

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